Pourquoi?
Sur une zone de culture "conventionnelle"
c’est à dire plate et en ligne droite, toutes les plantes sont soumises
aux mêmes conditions climatiques, hydriques, pédologiques. Plus facile
pour travailler le sol et gérer la monoculture certes, mais dans un
contexte permacole, aucun intérêt.
L’idée est de passer de la 2D à la 3D,
multiplier les écosystèmes en faisant varier ces mêmes paramètres
(climat, disponibilité en eau, nature du sol), en jouant sur les
hauteurs, les expositions, les natures de sol. Le fait de multiplier les
"ambiances" nous permettra de pouvoir planter une grande diversité de
plantes, avec chacune ses exigences particulières et ainsi obtenir une
biodiversité maximale sur un très petit espace. La biodiversité est en
même temps la cause et la conséquence de la permaculture!
Où?
Dans le système de zonage classique, la
zone de production d’herbes aromatiques se trouve à proximité de la
maison, en zone 1 (on ne va pas aller chercher son persil à 200m). On
choisira un espace ouvert, uniforme et plat. Sur notre ferme, les zones
plates sont rares et précieuses, nous l’avons donc placée en bas des
escaliers sur une partie (presque) plate. En rajoutant un ou deux pas
japonais, nous pourrons donc aller chercher nos herbes sans nous
mouiller les pantoufles.
Comment?
Dimensionnement : cette spirale fait
approximativement 2m de diamètre, ce qui est une bonne base. L’idée est
de multiplier les zones micro-climatiques, les effets de bordures. Ces
derniers n’auront qu’un effet limité si la taille n’est pas minimale. La
hauteur en particulier est fondamentale, c’est elle qui délimitera les
zones de soleil, d’ombre, la profondeur exploitable, etc. Une spirale
trop plate ne remplit pas son office…
On commence donc par tracer le périmètre
du cercle final au sol. Il est important de garder le centre de la
spirale visible le plus longtemps possible (genre un grand bâton ou un
fer à béton). On peut tracer avec de la craie, du sable, des bâtons
reliés par de la ficelle, de la paille, voire de la bombe fluo
toxique-mais-c’est-mal.
Quand vous avez tracé votre diamètre,
vous pouvez décaisser de la hauteur d’un fer de bêche, la terre enlevée
servira à remplir votre spirale.
On trace ensuite le diamètre nord/sud. On
divise cette ligne en 5 points appelés de leurs petits nom
respectivement a, b,c, d et e. Oui je sais quelle audace…
- c sera le centre de l’arc de cercle passant par b et d
- le centre de (bc) sera le diamètre de l’arc de cercle passant par les mêmes points
- il sera aussi le centre de l’arc de cercle "rectificateur" (da)
- b sera le centre de l’arc de cercle passant par d et rejoignant le périmètre du cercle initial
- (de) sera le diamètre du dernier cercle qui sera le cas échéant un petit bassin côté sud.
Voilà, le plan de votre spirale est fait!
mais ce n’est pas fini : de la 2D il faut passer à la 3D. On va verser
ensuite au centre un important tas de petits cailloux, gravats et autres
bouts de brique pour donner le volume nécessaire mais aussi assurer un
sol plus drainant au centre :
On
choisira comme matériaux de construction préférentiellement… ce qu’on a
sur place : briques, pierres, galets, tout en sachant que les angles
sont la base de la solidité de la structure…
On commence donc à monter! le plus
difficile étant de faire tenir les pierres sur le tas de "tout-venant"
du centre. Astuce : au fur et à mesure qu’on avance le muret, il faut
rajouter de la terre qui calera les pierres unes à unes. On montera
jusqu’à la hauteur voulue, c’est à dire au minimum 1mètre. L’important
est de faire une pente régulière jusqu’en haut.
Le matériel : (on est d’accord, on fait SURTOUT avec ce qu’on a)
- environ 2 à 3 m cube de grosses pierres plates
- 100 à 150 kg de sable
- moins d’un mètre cube de remblais, galets, pierres de petites taille pour le centre
- 1m cube de terre minérale peu fertile
- 1m cube de terre végétale, celle-ci peut provenir du décaissement
Le mélange de culture
L’objectif d’un tel système est de
multiplier les biotopes vous l’avez compris. Mais l’exposition, la
profondeur de sol ne fait pas tout : nous allons aussi modifier la
texture du sol en rajoutant, de manière progressive :
- du fumier, du compost dans la partie basse de la spirale (pour créer une zone plus riche, humifère)
- du sable, des matériaux grossiers dans la partie haute (pour créer une zone plus sèche, draînante).
On obtient ainsi différents biotopes sur
une même surface : des parties ombragées, d’autres très ensoleillées,
des zones humifères, d’autres dessèchantes, certaines parties avec
beaucoup de sol, d’autres moins, etc…
Ce sont toutes les variations de ces
changements qui font de ce système une alternative riche et propice à
une biodiversité maximale. Il ne restera plus ensuite qu’à choisir les
plantes les plus adaptées pour chaque biotope.
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